Les nouveaux médias

L’apparition d’un nouveau média, d’une nouvelle technologie, a inévitablement provoqué des bouleversements : certaines sociétés ont tiré profit de telles mutations là où d’autres, parfois davantage installées sur le marché, n’ont pas saisi la balle au bond. Ce fut le cas notamment pour l’éditeur de logiciels Lotus, n°1 de la micro-informatique dans les années 1980 qui a été mis hors du coup car il n’avait pas su miser assez tôt sur le nouveau système révolutionnaire Windows. A la même époque, Nintendo, grand producteur de cartes à jouer, a su, lui, se diversifier avec l’arrivée du jeu vidéo.

L’arrivée d’un nouvel outil amène obligatoirement la montée en puissance de jeunes sociétés poussées par un sentiment d’urgence : il faut être le premier à se faire une place sur un territoire encore vierge. Mais, étant donné l’inexpérience de ces jeunes start-up, leur durée de vie est souvent très courte. Seules quelques sociétés parviennent, en tirant leur épingle du jeu, à devenir des géants du monde des affaires.

Par exemple, l’invention du cinéma a amené, dès 1910, à la construction d’une petite ville proche de Los Angeles, Hollywood. Cette jeune ville accompagna l’essor de studios tels que MGM, Paramount, Warner Bros ou encore Columbia. L’invention de la guitare électrique a propulsé les marques Fender et Gibson sur le devant de la scène à la fin des années 1950. Pour finir, en 1977, Steve Jobs et Steve Wozniak profitèrent de l’invention du microprocesseur pour s’imposer avec l’Apple 2 et, ensuite, le Macintosh.

Mais l’engouement pour un nouveau média peut aussi favoriser une situation de monopole. Le 24 février 1876, l’invention du téléphone est revendiquée à deux heures près par deux Américains, Graham Bell et Elisha Gray. Le brevet est finalement revenu à Bell. Dès 1881, le téléphone comptait 132 000 abonnés et la Bell Company détenait déjà une position de monopole sur sa terre d’origine. C’est ce qui engendra les premières actions antitrust du gouvernement américain. La Bell Company fut finalement démantelée en 1984 en plusieurs sociétés indépendantes.


Microprocesseur : Processeur dont les composants ont été suffisamment miniaturisés pour que l’ensemble de ce dernier puisse tenir en un seul circuit intégré. C’est la partie d’un ordinateur qui exécute les programmes et logiciels.

Antitrust : Le Sherman Anti-trust Act est la première tentative du gouvernement américain de limiter les comportements anticoncurrentiels des sociétés : il signe ainsi la naissance du droit de la concurrence moderne.

Les monopoles informatiques

L’ordinateur, cette machine à calculer à très haute vitesse sans laquelle Internet n’aurait jamais pu se développer, est une invention qui n’accuse qu’une soixantaine d’années. Le premier ordinateur proprement dit date de 1946 et était un véritable mastodonte de trente tonnes s’étalant sur cent quarante mètres carrés ! Heureusement, cette hydre va rapidement se miniaturiser et c’est alors qu’arrive une société qui ne vendait  jusqu’alors que  des calculatrices … IBM a produit son premier ordinateur en 1948 et, en 1956, la société a dépassé la barre mythique du milliard de dollars. Cette société devient rapidement un véritable empire de l’informatique.

            En mai 1990, alors que l’évolution des Mac OS de Apple stagne, Microsoft publie le système d’exploitation Windows 3.0 qui apportait enfin une interface graphique. La demande a été telle qu’elle a su propulser au sommet des ventes d’autres logiciels de Microsoft conçus uniquement pour Windows (Word, Excel, PowerPoint, …). Quelques années plus tard, des nombreux éditeurs concurrents ont mordu la poussière car ils ne proposaient pas des logiciels fonctionnant sur Windows dans leur catalogue. On imaginerait mal l’un des géants du disque  n’ayant pas disposé d’albums au format CD lorsque ce support a pris son essor ! L’impact de Windows a fait de son fondateur, Bill Gates, l’homme le plus riche des Etats-Unis et Microsoft détient, avec son système d’exploitation, 95% du marché de l’informatique.

Les start-ups informatiques

Comme pour les autres médias, la création d’Internet a amené à la création de nombreuses sociétés pionnières qui ont voulu profiter de cette nouveauté. Ainsi, la société Netscape commercialise le premier navigateur du web. En 1995, cette jeune start-up fait une entrée en bourse retentissante. Nouveau magnat sur le territoire du web, son fondateur, Jim Clark, a déclaré qu’il voulait faire de Netscape le « Microsoft de l’Internet ». Avec 20 millions d’utilisateurs, Netscape Navigator apparaissait déjà comme logiciel dominant du web. Et pourtant … En 1998, Netscape, suite à une perte de 115 millions de dollars,  lâche prise ce qui permet à Windows de rattraper le retard avec son navigateur Internet Explorer. Petit à petit, Netscape, racheté par AOL, s’efface du marché … L’arrêt total du développement de Netscape a été annoncé le 28 décembre 2007 sur le blog officiel du navigateur .

Les premiers portails apparaissent dès 1996 avec l’un des pionniers en la matière : Yahoo! Cette start-up atteindra une valeur de 40 milliards de dollars aux alentours du millénium. Et c’est ainsi pour de nombreuses autres sociétés qui apportent un concept nouveau sur la toile : AltaVista pour la recherche, eBay pour le commerce en ligne, Mp3.com pour la vente de musique, etc.

C’était ainsi : la confiance des investisseurs était telle que ces derniers pouvaient injecter des millions de dollars dans toutes sortes de start-up se développant autour de cette future poule aux œufs d’or qu’était Internet. Mais, sur internet, la concurrence est rude et une société peut, en quelques mois, se retrouver au bord du gouffre …


http://blog.netscape.com/2007/12/28/end-of-support-for-netscape-web-browsers/



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